Autre amateur des coups de filet massifs et détentions arbitraires, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, élu en 2014 après le coup d’Etat militaire du 3 juillet 2013. Le régime pourchasse toute personne liée de près ou de loin aux Frères musulmans. Dans la même veine, le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha, chef de la junte, muselle, depuis l’instauration de la loi martiale en mai 2014, journalistes, médias, blogueurs, mais aussi artistes, intellectuels, universitaires, membres de l’opposition politique…
Au Burundi, Pierre Nkurunziza a engagé en 2015 une vive campagne de répression contre les médias, à commencer par ceux qui ont couvert la tentative de putsch d’opposants qui contestaient son souhait de se faire réélire, en violation de la Constitution. La répression est multiforme : harcèlement judiciaire, emprisonnements arbitraires, interdictions de diffusion ou de publication, tabassages, tortures, disparitions. En Arabie saoudite, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud a succédé à son frère Abdullah, et porte tout l’héritage d’une dynastie hostile depuis toujours à la liberté de la presse.
Au Venezuela, le président Nicolás Maduro a des astuces bien à lui pour mettre à terre les médias : rachats par ses amis (à l’instar du journal El Universal et de la chaîne Globovision) suivis de vagues de licenciements et de démissions, assèchement de la presse par des pénuries de papier savamment organisées, ou encore une loi qui criminalise tout contenu pouvant « remettre en question l’autorité légitime constituée ».
Au rayon des extrémistes religieux, le groupe Etat islamique ne recule devant rien pour semer la terreur, assassinant et kidnappant les journalistes qui ne prêtent pas allégeance. Figure également sur la liste Ansarullah Bangla Team, le mouvement extrémiste islamiste du Bangladesh qui publie sur Facebook des noms de « blasphémateurs » – blogueurs laïques et penseurs libres – et appelle à leur assassinat.
En Afghanistan et au Pakistan, les Talibans n’ont en rien renoncé à leur barbarie meurtrière. Les zones qu’ils contrôlent sont des trous noirs de l’information où le travail journalistique est impossible. Enfin, comment ne pas mentionner les Houthis, le mouvement politique chiite du Yémen qui a pris le contrôle de la capitale Sanaa et de la majeure partie du pays en 2014 ? La milice s’est emparée de chaînes de télévision (Al-Jazeera, Al-Yamane-Chabab, Yémen-Digital Média) ; on ne compte plus les cas d’enlèvements et de disparitions de journalistes et de nombreux témoignages font état de tortures dans les prisons.Au Mexique, le cartel sanguinaire Los Zetas a vu plusieurs de ses chefs arrêtés, mais poursuit sa campagne de terreur à coup d’assassinats, enlèvements, séquestrations et actes barbares.
Quelques prédateurs ont disparu depuis 2013, soit parce qu’ils ne sont plus au pouvoir, tels Mahinda Rajapaksa au Sri Lanka, qu’ils sont morts, comme Islam Karimov et le mollah Mohammad Omar, ou qu’ils font moins parler d’eux, à l’instar des groupes rebelles et paramilitaires de Colombie : l’accord de paix signé en septembre avec le gouvernement, quoique rejeté par référendum, laisse espérer des jours plus tranquilles aux journalistes dans le pays.
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